En cette période de déconfinement, je n’ai pas très envie de me mêler à la foule et j’ai donc tardivement foulé le sable breton. J’en profite pour parcourir des lieux plus intimistes en Bretagne, comme la balade que je vous présente aujourd’hui dans le centre Morbihan. L’objectif de notre escapade était d’aller voir la chapelle Saint-Gildas. J’étais impatiente et le fait qu’elle soit prise dans la roche me rendait bien curieuse ! Et sur la route, nous avons croisé bien d’autres chapelles, fontaines et collines sacrées.
Les sept collines sacrées de Bretagne
Je n’avais jamais entendu parler de ces sept collines sacrées. j’ai donc appelé celui qui est souvent une source précieuse de connaissances sur l’histoire de la Bretagne pour moi : mon père. Et lui non plus n’en avait jamais entendu parler. Après quelques recherches, je comprends qu’il s’agit d’une appellation très ancienne, datant de l’ancienne Armorique.
Il existait donc sept collines sacrées dans l’ancienne Armorique composés (tenez-vous bien) du mont Saint-Michel (oui, oui le très célèbre mont quand il était encore en Bretagne), le mont Dol, le Menez Bel-Air, le mont St-Michel de Brasparts, le Menez Bré, le Mané Gwen et le Ménez-Hom.
Il s’agissait de « montagnes sacrées« , dominant la terre bretonne d’ouest en est, où les Druides célébraient les solstices et autres grandes fêtes selon la tradition celte (d’immenses brasiers brillants au sommet des sept collines, des danses et des chants, au fil des saisons…). Puis, certaines de ces collines ont été christianisées par l’édification de chapelles ou églises.
Je vous raconte tout cela car je suis montée au pied de l’une d’entre elle au cours de notre balade, à savoir le Mané-Guen à Guénin.
Le Mané-Guen, la montagne blanche
Nous arrivons tout d’abord à Notre-dame de Manéguen, une jolie petite chapelle, datant de 1577, et blottie dans son écrin de verdure.
La colline sacrée du Manéguen, « montagne blanche » en breton, culmine à 155 mètres. Tout près de la chapelle, un chemin baptisé « le circuit de la colline sacrée » mène à une autre chapelle dédiée à St-Michel. Comme souvent en Bretagne, les autorités catholiques ont édifié une chapelle au sommet de la petite montagne, où se mêlent aujourd’hui les croyances celtes et chrétiennes.
Une fois arrivés à St-Michel, la vue est très belle sur la vallée du Blavet et nous continuons le chemin qui sillonne un espace couvert de lande et d’ajoncs. Nous nous retrouvons nez à nez avec un jeune chevreuil en plein milieu d’après-midi.
Nous arrivons ainsi à la dite « pierre du sacrifice ». Celle-ci est assez imposante et creusée de petits bassins. Certains évoquent le fait qu’il pourrait s’agir d’un autel druidique, creusé par l’homme pour des rituels. D’autres considèrent plutôt que ces bassins sont le résultat du temps et donc l’érosion. Il y a même un pardon chaque troisième dimanche de juillet dans les landes du Mané-Guen suivi d’un fest-noz.
Nous reprenons la route vers la chapelle St-Gildas et nous nous arrêtons à la chapelle St-Nicodème.
La chapelle Saint-Nicodème et ses quatre fontaines
Située sur la commune de Pluméliau, la chapelle, datant de 1530, se repère de loin avec son clocher haut de 46 mètres. La particularité de cette chapelle réside en le fait qu’elle a une première fontaine composée de trois bassins, un pour chaque saint (Saint-Nicodème, Saint-Gamaliel et Saint-Abibon), et une autre fontaine, ce qui fait quatre en tout.
La chapelle St-Gildas de Bieuzy
Nous arrivons enfin à la chapelle St Gildas que je souhaitais voir depuis longtemps. Je pense qu’avec la chapelle Ste-Barbe du Faouët, c’est aujourd’hui une de mes chapelles préférées du Morbihan.
Datant du 16e s, elle est construite sous un énorme rocher de granit, au bord de la rivière du Blavet. La légende (car il y a toujours une légende en Bretagne) raconte que c’est ici, dans cette grotte naturelle que St Gildas et St Bieuzy s’installa au 6e siècle à leur arrivée de Grande-Bretagne et y auraient trouvé refuge.
Le destin tragique et miraculeux de St-Bieuzy
St Bieuzy, le disciple de St-Gildas, a eu un destin tragique (comme pléthore de saints vous me direz), tenant également du miracle : lors d’une messe, un valet demande à Bieuzy d’interrompre celle-ci pour aller guérir la meute des chiens de son maître, atteinte de rage. St-Bieuzy a refusé, souhaitant terminer son office. Le seigneur breton, très en colère, se déplaça lui-même et fendit le crâne du prêtre avec un objet tranchant qui y resta planté. Selon la légende, St Bieuzy eu la force de terminer sa messe et parcourut quatre-vingt kilomètres jusqu’à l’abbaye de Rhuys afin de bénéficier d’une ultime bénédiction de la part de son maître St-Gildas.
Je la trouve impressionnante d’un point de vue architecturale.
Cette chapelle semi-troglodytique était fermée le jour de mon passage mais il se trouve à l’intérieur une pierre sonnante en granite d’un mètre de long. On la dit sonnante car le simple fait de la frapper à l’aide d’un morceau de roche dure produit un son fort et métallique (ressemblant à celui d’une enclume de forgeron), qui servait notamment de cloche à St-Gildas pour appeler ses fidèles. Enfin, une source jaillit sous la roche. On lui prêtait des vertus favorisant la maternité.
Cet article ne constitue pas une liste exhaustive des chapelles et fontaines à découvrir dans le centre du Morbihan. N’hésitez pas à nous conseiller une autre pépite en commentaire !
Génial! merci pour ces découvertes. Effectivement, la chapelle St-Gildas de Bieuzy est très impressionnante. Il te faudra y retourner pour visiter l’intérieur ! peut-être serais-je dans le coin à ce moment là ;-). :-*
Hello ! J’espère bien que tu seras dans le coin ! Il y a plein de petits trésors en bzh
Une belle liste pour un prochain voyage en bretagne !
Petit coup de cœur pour la fontaine de la chapelle St-Nicodème. ^-^
Merci de ton commentaire et belle future balade alors !
Bonjour
Bien joli reportage qui donne envie d’aller à la rencontre de ces lieux magiques!
Auriez vous une carte de ce bel itinéraire ?
Merci,
Xtophe