Lettre à mes enfants en ces jours de deuil national

L’horreur a tremblé en moi, en nous, cette nuit du 13 novembre 2015.

Une soirée qui avorte par la force de l’actualité qui défile sous mes yeux.

Paris sous les attentats. L’attaque de la salle du Bataclan.

Trois jours de deuil national. La menace de l’Etat Islamique dans notre quotidien.

Des enseignants qui se demandent comment ils vont aborder les événements lundi avec les élèves.

Nous, nous demandant comment nous allons retourner au boulot après tout ça.

Les réseaux sociaux, omniprésents, pour le meilleur. Et le pire aussi. 

Un samedi soir au bar en Province, dans une ambiance étrange, comme si rien de tout cela ne s’était passé. Pourtant…

Et vous deux, innocents, candides, naïfs, inoffensifs. Mes enfants.

Ce samedi matin a été pour vous un samedi matin comme les autres, ni plus, ni moins.

Pour nous, ça a été un samedi à gérer comme les autres, un goût de sang en plus au fond de la gorge.

Vous nous avez tenu un peu à distance de la tentation de suivre l’actualité toute la journée.

Nous avons dû continuer à vivre. C’est aussi la force des jeunes enfants. La vie doit reprendre son cours. 

Un jour, nous reparlerons de ce jour ensemble. Mais pas aujourd’hui. 

Ma fille, tu m’as dit ce soir du haut de tes trois ans, « Moi, je veux voir plein de spectacles » en rentrant du concert pour enfants où ton père t’a emmené ce dimanche après-midi, comme c’était prévu.

Comme cette phrase sonne ironiquement dans ta bouche ce soir. 

©Joann Sfar – sur Instagram ici

©Joann Sfar - sur Instagram

Je regarde où nous en sommes et me demande où nous allons. 

Paris, je dois y être le week-end prochain, c’est prévu depuis quelques temps. Je ne différerai pas.

Même pas peur. Quoique.

L’air m’est encore bien trop lourd pour un article plus léger.  

Et je vous adresse les paroles d’une chanson qui résonnent plutôt bien. 

Une chanson que je trouve très belle. 

Paroles d’Alexis HK « Le dernier présent ». 

Que pourrais-je bien te raconter
Pour rassurer tes yeux ombrageux
Il paraît que le monde va s’arrêter sous peu
Il paraît que le ciel ambitieux
Produirait trop de superstitieux
Il parait que les Hommes et les Dieux
Ne savent plus faire l’univers heureux
Chaque instant comme dernier présent
Quand on sent que sombrait l’avenir
Chaque instant comme dernier présent
Quand je sens la peur de l’heure de partir
Que pourrais-je bien ta raconter
Pour rassurer tes yeux ombrageux
Ça me fait du bien de te parler
Tant que nous sommes ici tous les deux
Chaque instant comme dernier présent
Quand on sent que sombrait l’avenir
Chaque instant comme dernier présent
Quand je sens la peur de l’heure de s’enfuir
Nous irons vers le prochain été
En caressant les beaux souvenirs
Le temps que le temps pourra prêter
A nos enfants pour les laisser rire
Chaque instant comme dernier présent
Quand on sent que sombrait l’avenir
Chaque instant comme dernier présent
Quand je sens la peur perdre ton sourire

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4 Comments

  • Bonjour et merci pour vos paroles et celles de la chanson, effectivement très belle, d’Alexis HK. J’avais aussi regardé la page de Joann Sfar; très inspiré… Bienvenue à Paris le week-end prochain (couvrez-vous, il fera plus froid !) ; j’espère que vous pourrez bien en profiter. Pour ma part, j’irais bien pour le moment m’aérer la tête et le corps sur une plage déserte du Cotentin par exemple ! A bientôt pour vos jolis récits.

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